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  • : Campo Stellae (Le champ des Etoiles)
  • : Je suis Pèlerine et Citoyenne d'un monde que je parcours en tous sens depuis des années. Par mes récits, croquis ou aquarelles, fictions, photos, carnets de voyages, je laisse ici quelques traces des mondes réels ou imaginaires que je traverse...
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Vers Compostelle

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pour suivre mon cheminement,
par le "CAMINO FRANCES" 
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dans la liste ci-dessous :

Le 1er jour :
Monfort/Habas
Le 2ème jour :
Habas/Sauveterre
Le 3ème jour :
Sauveterre/ Saint-Palais
Le 4ème jour :
Saint-Palais/Ostabat
Le 5ème jour :
Ostabat
Le 6ème jour :
Ostabat/Bussunarits
Le 7ème jour :
Bussunarits/St-J-Pied-de-Port
Le 8ème jour :
St-Jean-Pied-de-Port/Hunto
Le 9ème jour :
Hunto/Roncevaux
Le10ème :
Roncesvalles/Viscaret
Le 11ème jour :
Viscaret/Zubiri
Le 12ème jour :
Zubiri/Pamplona
Le 13ème jour :
Pamplona/Uterga
Le 14ème jour :
Uterga/Lorca
Le 15ème jour :
Lorca/Estella
Le 16ème jour :
Estella/Villamayor
Le 17ème jour :
Villamayor/Los Arcos
Le 18ème jour :
Los Arcos/Viana
Le 19ème jour :
Viana/Navarrete
Le 20ème jour :
Navarrete/Najera
Le 21ème jour :
Najera/Santo Domingo
Le 22ème jour :
Santo Domingo/Belorado
Le 23ème jour :
Belorado/S-Juan-de-Ortega
Le 24ème jour :
S-Juan-de-Ortega/Burgos
Le 25ème jour :
Burgos/Hornillos
Le 26ème jour :
Hornillos/Castrojeriz
Le 27ème jour :
Castrojeriz/Boadilla
Le 28ème jour :
Boadilla/Carrion
Le 29ème jour :
Carrion/Calzadilla de la C.
Le 30ème jour :
Calzadilla/Sahagun
Le 31ème jour :
Sahagun/Calzadilla de los H.
Le 32ème jour :
Calzadilla/Mansillas
Le 33ème jour :
Mansillas/Leon
Le 34ème jour :
Leon/Villar de Mazarife
Le 35ème jour :
Villar de M./Hospital de Orbigo
Le 36ème jour :
Hospital de Orbigo
Le 37ème jour :
Hospital de Orbigo/Astorga
Le 38ème jour :
Astorga/Rabanal
Le 39ème jour :
Rabanal/Riego de Ambros
Le 40ème jour :
Riego/Cacabellos
Le 41ème jour :
Cacabellos/Vega de Valcarce
Le 42ème jour :
Vega/Hospital da Condesa
Le 43ème jour :
Hospital da Condesa/Triacastela
Le 44ème jour :
Triacastela/Sarria
Le 45ème jour :
Sarria/Portomarin
Le 46ème jour :
Portomarin/Palas de Rei
Le 47ème jour :
Palas de Rei/Ribadiso de Baixa
Le 48ème jour :
Ribadiso de Baixa/Santa Irene
Le 49ème jour :
Santa Irene/Santiago
Le 49ème jour (suite) :
Santiago de Compostelle
Le 50ème jour :
SANTIAGO DE COMPOSTELLA
Le 51ème jour :
Santiago/Negrera
Le 52ème jour :
Negrera/Olveiroa
Le 53ème jour :
Olveiroa/Finisterra

 

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29 novembre 2010 1 29 /11 /novembre /2010 14:14

... où il est peut-être simplement question de "solitude"...

 

pablo-picasso-jeune-fille-devant-un-miroir.jpg 

femme au miroir (Picasso)

 

La première fois je n’ai pas fait très attention. Il était encore tôt et j’ai à peine saisi mon reflet dans la glace, tracé maladroitement le contour de mes lèvres au crayon, ajouté un peu de rimmel, un soupçon de poudre sur le nez… j’ai attrapé ma brosse au passage et tout en traversant le couloir jusqu’à l’entrée j’ai donné des coups rageurs dans ma chevelure pour la discipliner un peu. Pas vraiment satisfaite, j’ai enfilé mon manteau, lancé un dernier regard sur mon double dans le miroir et me suis jetée dans le quotidien en tripotant les clefs de ma voiture et en cherchant des yeux où j’avais bien pu la garer la veille…

J’avais 7 minutes pour arriver sur la rocade, pas une de plus si je voulais être au top avant 8 heures. Autant dire que j’allais être une fois de plus en retard… Sans vraiment savoir pourquoi (après tout cela faisait 26 ans que j’arrivais en retard, pas de quoi fouetter un chat !), je ressentais une espèce de malaise tout en conduisant. Bon, voyons : j’avais bien fermé le gaz, éteint la lumière de la salle de bain, tourné le verrou dans l’entrée, fermé le portillon du jardin… mentalement je refaisais le trajet en sens inverse… quelque chose clochait.

Je restais distraite toute la journée, pas vraiment au top pour le coup… Il me tardait de rentrer, juste pour vérifier quelque chose qui me turlupinait. Une idée aussi sotte que grenue, mais quand même… je devais vérifier.

Je rentrais plus tôt que d’habitude, légèrement angoissée, garais ma voiture devant le portillon, déverrouillais la porte d’entrée et là l’image furtive qui m’avait tracassée toute la journée s’imposa à nouveau. J’osais à peine pousser le battant et entrer chez moi et surtout, j’osais à peine regarder le miroir. Reprenant mes esprits, riant de moi mentalement, je jetais mes clefs sur la console de l’entrée. Je vis tout de suite que ma brosse à cheveux n’y était plus. Je ne pouvais plus reculer, je devais savoir.

Alors, lentement,  je levais les yeux vers le miroir de l’entrée. « Elle » me regardait, un peu ironique, la brosse à la main, parfaitement maquillée, comme d’ailleurs je n’ai jamais su le faire… A priori elle trouvait ça drôle… moi, juste un peu moins.

Ma raison s’était-elle enfuie, pffuuiitt, pendant la nuit ? Et elle, qui était-elle ? Mon double en mieux ? Une intruse, une extra-terrestre ? Ma folie avait-elle pris corps ? Il y avait de quoi « baliser » non ? Etrangement j’entendais ses réponses sans qu’elle me parle. Tout cela n’est pas bien grave disait-elle… Il te suffit d’accepter, c’est tout. Finalement nous y trouverons toutes les deux notre compte. Toi tu m’apprends, moi je peaufine et je te renvoie l’ascenseur ! Voilà, c’est tout… Etrange discours sans qu’une parole fut échangée… Mais, bizarrement cette idée m’excitait. Un autre moi, à qui j’apprendrai ce que je sais déjà et qui me montrerait, en mieux, de quoi embellir ma vie. Le programme était alléchant !…

A travers le miroir, elle me jeta malicieusement la brosse. Je l’attrapais au vol et m’appliquant à copier mon modèle je lissais mes cheveux bien mieux que je n’avais jamais eu la patience de le faire… Je levais le pouce, le droit, et je vis qu’elle me renvoyait mon image, le pouce levé, le droit,  pas le gauche comme un miroir sait toujours le faire, tout en clignant d’un œil, droit ou gauche ça n’a plus d’importance puisque moi j’avais pas cligné !

Après tout, qu’importait ma folie si folie il y avait. J’étais seule à le savoir… Je courus jusqu’à la salle de bain et m’appliquais cette fois-ci à refaire mon maquillage aussi bien qu’elle. Enfin, presque. Cette fois-ci elle était hilare, elle m’indiqua gentiment le meilleur moyen d’étaler la poudre sans qu’elle fasse carton-pâte, guida ma main pour poser le fard à paupière et tracer un trait d’eye-liner. Ma bouche devint pulpeuse sous le crayon brun et la touche de gloss ponctua le tout à la satisfaction des deux parties. Je ne me reconnaissais pas. Enfin, je me voyais telle que j’aurais pu me rêver si j’avais rêvé de moi…

Enthousiasmée par ce challenge inattendu, j’allais jusqu’au  réfrigérateur et en sortis une bouteille de champagne. J’allais chercher deux coupes et lui en tendis une. Elle semblait dans l’attente… Peut-être n’avait-elle jamais trinqué au bonheur ? Je versais quelques bulles dans chaque verre et portais un toast à notre collaboration. La bouteille finit sa vie sans un pli.

Le lendemain matin me trouva un peu raide. Je veux dire qu’allongée sur le canapé où j’avais passé la nuit j’eus quelque mal à me lever.

 

Sur la table du salon gisaient deux verres et une bouteille de champagne vide. J’avais un peu mal à la tête…

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14 novembre 2010 7 14 /11 /novembre /2010 22:01

LES DOUCES MAINS DE VIOLETTE

 

 

douces-mains-de-violette.jpg

 

Elle contemplait sa main sans vraiment la reconnaître... Elle s’apprêtait à frapper à sa porte, comme chaque matin vers 11 heures, depuis qu’un jour sombre de novembre, un jour de grand vent, l’an passé, il était venu s’échouer aux « Fous de Bassan » comme une épave.

 

Quel évènement l’avait jeté là ? Devant quel tourment avait-il pris la fuite ?

 

Elle hésitait à entrer. Aujourd’hui était un jour particulier. La veille, Svart Robinson était resté des heures dans le parc, le regard noyé dans le vert glauque des cèdres du Liban face au banc sur lequel il avait pris l’habitude de s’asseoir aux heures les plus chaudes. Derrière le carreau de la fenêtre de l’office, Violette l’avait observé longuement. Parmi tous les pensionnaires si prévisibles de la maison de retraite, Svart Robinson était le seul qui méritait son attention. Dès le début elle l’avait trouvé « différent ». Le léger sourire qui flottait sur ses lèvres lorsqu’elle entrait dans sa chambre le matin… et le regard qu’il lui lançait lorsqu’elle s’apprêtait à l’aider à sa toilette. Au contraire des autres pensionnaires, il ne manifestait ni trouble équivoque, ni gêne pudique et malgré les gestes pourtant si intimes qu’elle lui prodiguait elle sentait bien qu’aucun sentiment de faiblesse ou de honte n’émanait de ce vieux corps fatigué. Dès le début, le silence s’était installé entre eux, naturellement, mais l’échange visuel avait été tout de suite chargé de multiples sentiments.

 

Violette avait, elle aussi, dix ans plus tôt, échoué aux « Fous de Bassan », comme un corps mort à la dérive. Sa grande disponibilité, même pour les tâches les plus ingrates, sa facilité d’adaptation et surtout sa parfaite maîtrise du massage avait eu raison des réticences de la direction à employer et à faire régulariser la situation de cette « sans papiers ». Nul n’avait jamais su d’où elle venait, ni quels drames l’avaient conduite ici. Violette avait trente ans ou peut-être plus, elle avait trouvé là un havre et il lui semblait gratifiant d’offrir ce qu’elle savait faire de mieux à ceux qui manquaient, dans cette parenthèse aseptisée, de l’essentiel : qu’on les touche, qu’on les palpe, qu’on les effleure, qu’on les tapote, qu’on les pétrisse, qu’on les malaxe, qu’on les frictionne, qu’on les étire, qu’on les secoue pour qu’ils ressentent à nouveau leur corps et se sentent exister. Nul n’aurait pu dire aux « Fous de Bassan » ce qu’était un « Mulgaradock » sinon un de ceux qu’elle avait fui des années plus tôt. Mais elle possédait la science qui permet d’arrêter le vent ou la pluie, de faire tomber la foudre sur celui que l’on hait, mais plus justement, par les mains, d’effacer la douleur ou la maladie, de redonner la force à ceux qui sont affaiblis.

 

Au fil des jours et des saisons, Svart et Violette avaient appris à se connaître. Pourtant elle ne se souvenait pas qu’ils aient jamais échangé une seule parole. Non, entre eux s’était instauré un autre échange. Plus profond. Un échange qui se passait de mots mais où circulaient beaucoup d’émotions. Peut-être, aujourd’hui, n’avait-il plus besoin des soins infirmiers d’une aide-soignante, mais d’un accord tacite ils n’avaient rien changé à leurs habitudes. Tout au plus l’aide à la toilette s’était-elle allégée, laissant plus de temps aux soins de confort que Svart Robinson semblait apprécier au plus haut point.

 

Finalement Violette frappa à la porte et entra sans attendre. Elle fut surprise de le trouver debout, derrière la fenêtre. Il se tourna vers elle pour l’accueillir d’un sourire muet.

 

Violette s’avança et lui prit les mains, doucement, l’accompagna jusqu’au fauteuil et rencontra ses yeux. Son regard accompagna son geste, avec la même douceur. Svart Robinson la laissa faire et se laissa couler dans cette extrême béatitude où le plongeaient toujours les soins quotidiens de Violette… ses mains étaient si douces. Sous la presque caresse son esprit s’envola, là-bas, loin derrière lui, à des miles nautiques des « Fous de Bassan »,  au-delà de ce que l’œil peut distinguer sur la courbe arrondie de l’horizon, un endroit déjà vu où la peau des femmes avait la couleur ambrée des mains de Violette. Cet endroit l’appelait, le rappelait. Depuis quelques semaines il ne pouvait se résoudre à finir de sombrer dans l’eau profonde des branches basses du Cèdre du Liban… Mais il y avait Violette…

 

Violette commença sa séance en massant les mains crevassées, parcheminées, burinées de Svart Robinson. Des taches brunes fleurissaient sur la peau tannée. Elles s’étalaient comme des terres inconnues sur une carte marine et racontaient sans doutes ses années d’errance sur toutes les mers du globe. Comme des îles au milieu d’océans exotiques, elles dessinaient une géographie riche de sa propre histoire. Cette tavelure au bas du pouce gauche était-ce en Indonésie dans les années soixante ? Et cette crevasse à l’aplomb de l’auriculaire, un échouage sur les côtes d’Afrique du Sud avant guerre ? Lui-même pouvait passer des heures à lisser ses avant-bras doucement tout en explorant ses pseudo cartes marines. Elle le voyait souvent, sur son banc, retourner ses mains et regarder longuement ses paumes,  y lisait-il alors les fleuves et les rivières, les deltas orientaux, les mangroves africaines… s’évadait-il dans une histoire qu’il n’était même pas sûr d’avoir déjà vécue ? Les mains de Violette sur ses propres mains, chaque matin, ravivaient-elles ses souvenirs ? Elle avait le sentiment que l’attention particulière qu’elle lui portait le maintenait debout, vivant…

 

Violette quittait maintenant  ses mains pour lui masser les épaules, lentement, palpant les nœuds, lissant les zones tendues jusqu’à les contraindre à s’assouplir. Il était étonné de la voir si frêle et pourtant si parfaitement directive et efficace. Sous la ferme pression de ses mains douces, Violette réussissait chaque jour à tonifier pour quelques heures ce corps qui s’entêtait encore, parfois, à lui échapper mais dont il sentait, de jour en jour qu’il retrouvait un peu de l’énergie passée. Il sentit les paumes fraîches s’attarder sur sa nuque, palper les cervicales et ne put réprimer un frisson d’aise. Il sentit aussi qu’elle souriait dans son dos. En éventail, les doigts fins et légers remontaient du bas du crâne jusqu’aux tempes en un mouvement lent et doux, rythmé semblait-il par sa propre respiration. Ses longs doigts s’enfonçaient dans sa tignasse blanche puis d’une pichenette lui pinçaient la peau pour relancer la circulation sanguine.

 

La séance ne s’éternisait jamais, tout au plus durait-elle une vingtaine de minutes, mais Svart savait retrouver Violette dès le lendemain et cette attente, même,  était douce et vivifiante. Derrière lui, Violette prolongea son massage, du crâne vers les épaules et des épaules vers les bras, les deux mains descendant lentement, presque enlaçant le grand corps maigre de l’octogénaire. Puis d’une petite tape finale sur le dos des deux mains, elle lui signifia la fin de la séance.

 

Svart rouvrit les yeux et quitta à regret les îles… plus proches de son futur qu’elles ne l’avaient jamais été. C’est Violette qui le lui fit comprendre.

Elle se pencha vers son oreille et, pour la première fois, prononça quelques mots…

 

Puis elle regarda sa main, saisie d’une soudaine inquiétude. Et si elle s’était trompée ?

 

Le regard brillant qu’il lui lança balaya toutes ses craintes. Demain, ensemble, ils partiraient.

 

Le vent s’engouffra dans les branches basses du cèdre du Liban qui sembla sur le point de protester, Svart portait déjà son regard au-delà. Quant à Violette, éblouie par sa propre audace, elle ne regardait plus sa main, elle ne voyait plus rien.

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8 novembre 2010 1 08 /11 /novembre /2010 14:55

 

 

You said You'll never leave me

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30 août 2010 1 30 /08 /août /2010 22:13

"Vacances" cela veut dire aussi "temps de repos" ou "vide ou absence momentané(e)"... ce fut le cas depuis de trop nombreuses semaines où se sont télescopé périodes de déménagements et d'emménagements, d'hospitalisations et de convalescence... les pluriels sont importants dans la donne, bref, disons que j'avais pris mes "quartiers d'été" mais que je suis enfin de retour ! Je squatte encore le chantier qui devient de jour en jour ma nouvelle maison, ... je vous rassure, rien à voir avec le squatt de cette photo !

 

squatt.jpg

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2 août 2010 1 02 /08 /août /2010 11:01

Juste une petite image de la dernière "arrivée" dans la famille. Elle s'appelle Moïsa, elle a trois mois, elle passe ses journées à dormir et ses nuits à courir dans tous les coins de la maison !

 

moisa.jpg

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5 juillet 2010 1 05 /07 /juillet /2010 12:28

encadree-la-vierge-d-Orisson.jpg

 

Pour la contempler il vous faudra souffrir un peu, juste un peu...

 

Pour beaucoup de pèlerins, Saint-Jean-Pied-de-Port c'est le grand départ ! Et, comme son nom l'indique, ce départ est situé au pied des Pyrénées, exactement au pied du Port de Cize. Il faudra au pèlerin courageux, franchir la montagne pour parvenir à cette première étape mythique de Roncevaux !

 

Mais en chemin, pratiquement à mi-chemin, La vierge d'Orisson vous donnera l'occasion d'une pause magnifique et si vous avez la chance ce jour là de franchir le Col de Lepoeder par beau temps, vous serez subjugué par la beauté du site...

 

A 1095 m d'altitude, la Vierge d'Orisson protège  le pèlerin courageux ou le randonneur vaillant, sa silhouette blanche se détache sur ce beau ciel bleu profond qui accompagnera peut-être votre montée comme elle a accompagné la mienne sur mon chemin vers Compostelle il y a quelques années déjà. Ce jour là il ne faisait pas aussi beau que la semaine dernière lorsque j'ai pris cette photo. C'était en avril et la neige couvrait encore le chemin par endroits... mais en ce jour de juin 2010 le vent était aussi doux qu'une caresse et le regard portait bien loin vers le pays basque en France ou vers l'autre versant en Espagne.

 

J'ai voulu faire découvrir à un ami pèlerin qui bouclait sa troisième étape à St Jean (depuis Vezelay) ce que seront les premiers kilomètres de son prochain départ vers Compostelle l'an prochain, histoire de lui "mettre l'eau à la bouche"... Je crois bien que j'y suis arrivée !

 

J'ai eu une remontée de souvenirs très émouvants en revoyant cet endroit où je m'étais arrêtée lors de mon étape vers la collégiale de Roncevaux. Le site est chargé d'émotion, de vibrations. Je souhaite à vous tous et à vous toutes de ressentir cela au moins une fois dans votre vie.

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15 juin 2010 2 15 /06 /juin /2010 17:23

Vous le savez, j'aime la photographie et mon petit Canon me suit partout. J'avais envie, pour ceux qui partagent la même passion, de regrouper dans un album facilement consultable quelques uns de mes clichés, à feuilleter à l'occasion.

 

Voilà c'est chose faite. Le site s'appelle "Mon oeil", vous y trouverez tout ce que mon oeil capture à travers l'objectif de mon appareil. J'espère que vous aimerez...

 

C'est là : 

 

  

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23 mai 2010 7 23 /05 /mai /2010 20:04

SAMBA DE RODA

 

 

Elle a voulu s’étendre un peu pour oublier la chaleur, mais elle n’a pu dormir, elle a mal au dos, elle a les jambes lourdes, et il fait si chaud que sa robe légère lui colle à la peau. Elle sort sur le balcon et observe à nouveau la ville étrangement calme aujourd’hui. Les rues sont désertes… Jour de la « réconciliation nationale » : c’est un jour férié. Son regard est attiré par l’éclat mouvant d’un chemisier bleu porté par une femme qui traverse, en bas,  la rua Comandante Dangereux. Elle porte sur sa tête une immense bassine de faïence émaillée remplie de bananes vertes. Sa jupe large flotte autour d’elle, elle est seule dans la rue mais se déplace comme si une foule la regardait, fière, simple et altière.

 

Elle entend, sur la droite, à quelques dizaines de mètres en contrebas, un groupe bruyant mais invisible, au-delà de Palanca dans le quartier de Maianga,. Quelqu’un utilise un sifflet, comme pour marquer ou accompagner un rythme….le bruit des voix s’accélère et s’amplifie, puis éclate une salve d’applaudissements.

 

Il est rare de voir l’Avenida Merien N’guabi vide de tout véhicule. Elle décide d’y descendre, de marcher sur ses trottoirs qu’habituellement elle s’interdit. Elle veut savoir d’où viennent ces cris joyeux qu’elle entend, ces sifflets, ces applaudissements… Devant elle la cour de l’orphelinat est déserte, les jardins aussi, sauf cette ombre qui se glisse derrière le frangipanier, s’accroupit et profite de cette relative solitude pour déféquer à trois mètres de l’avenue. Sous le couvert des arbres qui bordent la congrégation elle ne voit que les tongs jaunes d’une jeune femme qui passe, sans le voir, à quelques mètres de l’homme accroupi.

 

Une fois dans la rue elle s’étonne de ne pas être écrasée par la chaleur. Au contraire, une brise douce vient de la mer et sèche doucement sa robe moite. Elle tend l’oreille pour se diriger vers la musique et passe devant Palanca. Son gardien, assis sur une chaise, à l’ombre d’un acacia, dort bouche ouverte, sa mitraillette négligemment posée sur son avant-bras gauche, sa main droite  l’index posé sur la gâchette. A deux pas de lui, un chien jaune somnole dans la carcasse d’une voiture complètement désossée. Ni l’un ni l’autre ne semble perturbé par les cris d’excitation et la musique qu’elle entend tout près maintenant. Quelques badauds ont grimpés sur la murette qui les sépare de la rue pour mieux suivre ce qu’elle découvre à présent.

 

Combien sont-ils ? Une cinquantaine peut-être. Elle ne devrait pas être là… Elle reçoit chaque jour, depuis son arrivée à Luanda, des mises en garde sur les dangers de la rue. On insiste pour lui dire que les musséqués sont des zones de non droit, qu’aucun blanc ne doit y pénétrer. Mais la frontière est si étroite entre sa résidence et cet autre monde en marge… seulement quelques mètres qui la séparent de cette autre ville dans la ville qui grouille de gens, de cris, de vie. Que peut-il lui arriver ici ? On est en plein jour, le soleil tape fort et inonde les ruelles, elle n’a sur elle ni argent ni bijou, seulement sa petite robe de coton, maintenant presque sèche, qui lui flatte la jambe sous la douceur de la brise…  Derrière la murette, au centre d’une cour de terre battue, une vingtaine de jeunes, tous vêtus de blanc, font cercle autour d’un couple. Elle, les cheveux tressés, serrés en un petit chignon sur la nuque, a la croupe rebondie des jeunes africaines et porte comme tous les autres un pantalon blanc. Lui, semble plus jeune, plus frêle, mais son agilité est surprenante. Il tourne autour d’elle en suivant le rythme des mains qui frappent la cadence. Accroupis sur le sol, trois musiciens donnent le tempo. Elle ne connaît aucun des instruments étranges dont ils font sortir des accords envoûtants et très rythmés. On ne peut pas résister à l’invitation, elle se prend à frapper aussi dans ses mains et à sourire comme tous ceux qui l’entourent. Au centre du cercle les deux jeunes gens s’affrontent, ils semblent jouer à un jeu de séduction et de défis : il caracole, elle ondule, elle recule, il avance, il s’élance, elle s’échappe… et les gens tout autour tapent plus fort dans leurs mains. Puis c’est le silence soudain, en une fraction de seconde où chacun semble obéir à un code que tout le monde connaît. Sauf elle. Elle tape une fois de trop dans ses mains et tous les regards convergent vers elle.

 

 

 

Hoje, c’est la fête, Adriano et Oko vont m’ rejoindre bientôt dans la cour pour la Roda. J’ sais que Bella s’ra là et qu’y aura aussi les autres. Faut qu’ cette fois-ci j’aie l’ courage de l’inviter pour la samba. Faut qu’elle comprenne que j’ suis son homme et qu’elle a pas le choix. Depuis que j’ suis né j’ l’attends. Il est temps qu’elle sache.

 

Cirilio est v’nu avec les autres, j’ crois qu’il est v’nu seulement pour me dire que Janeeza va arriver aussi. Mais c’est pas Janeeza qui m’intéresse, c’est Bella. J’ finis d’enfiler mon pantalon blanc. J’ les rejoins dans la cour. Les musiciens sont là. Y’en manque aucun : Le berimbau, le pandeiro, et surtout l’atabaque. Justement  Simâo fait chauffer la peau du tambour, il tape doucement une p’tite cadence, il fredonne  en lissant l’ cuir du plat d’ sa main, jusqu’à c’ que l’ son convienne à son oreille. L’est fort Simâo, personne comm’ lui sait jouer les bons accords. C’est son avô qui lui a appris. Il connaissait tous les chants traditionnels de la Cappoeira. Maint’nant Simâo, on l’ demande partout, mais quand c’est moi qui lui dit d’ venir jouer la samba de roda, il vient toujours. Il m’ connaît bien Simâo, il sait suivre mes feintes, il m’ donne le bon tempo, avec lui j’peux sauter comme un impala, il m’ donne  l’élan. Et hoje, faut que la Bella elle soit fière de moi. Faut que j’ fasse mieux qu’tous les autres.

Tous ceux du bairro arrivent, ils s’installent tout autour, nous on s’accroupit autour des musiciens, c’est Oko et Adriano qui s’affrontent d’abord. Janeeza vient tout près d’ moi, Bella me regard’ même pas. Elle fait la fière mais j’crois bien qu’elle en veut à Janeeza. Quelque chose me dit qu’elle est jalouse. Oko et Adriano sont accroupis au pied du berimbau, Simaô a trouvé le bon rythme, il frappe et mon cœur cogne comm’lui. L’atabaque le suit, sa musique enfle dans ma tête, puis le pandeiro jettent ses notes aigues et des couleurs jaillissent juste derrière mes yeux, et tournent, tournent comme un tourbillon… La science de mes ancêtres remont’ dans mes veines. J’ sens monter la fièvre. Joaô commence à chanter, seul, puis la « roda » toute entière reprend l’ refrain, alors Oko s’élance au milieu du cercle, Adriano le suit, il s’appuie sur ses deux mains, lance la jamb’ droite très haut et fauche de la gauche Oko qui esquive avec beaucoup d’ malice, comm’ un singe. Adriano est agile, il saute aussi haut qu’ les épaules d’Oko, mais Oko est rapide, comme une gazelle, il feinte et s’ faufile, comme le serpent… j’connais bien leur jeu, mais chaque fois j’me laisse prendre. Encore un moment et j’ vais rentrer dans la « roda » à mon tour. J’attends juste qu’Oko s’ fatigue un peu pour l’ remplacer. Tous les deux nous emmènent dans la savane, Adriano est l’ chasseur et Oko la proie, mais j’ crois que c’est la proie aujourd’hui qui va gagner. Voilà, Oko sort d’ la « roda » c’est à moi d’ jouer ! J’affronte Adriano mais pour séduire Bella je joue la mandiga, j’ ruse, j’enrobe, mes pieds tricotent des dessins frénétiques, aux applaudissements qui éclatent j’ vois bien qu’ mon jeu enthousiasme la roda toute entière… et Bella ? J’ veux lui faire tourner la tête, j’ m’avance vers elle et quand Adriano sort à son tour je l’invite et je sais qu’elle  peut pas refuser, c’est la règle, alors elle entre dans la roda avec fierté, j’ dois pas perdre les pédales, faut pas que j’ me relâche et j’ sais que j’ peux compter sur Simaô. Il a compris : il règle le tambour jusqu’à le faire roucouler, comme une colombe. Alors Bella devient lascive, elle ondule, m’ fait monter les sangs, puis fait vibrer ses fesses comme elle seule sait l’ faire et quand j’ m’approche à la frôler elle s’échappe, hautaine et magnifique mais m’ reprend aussitôt sans m’ toucher. La samba l’habite, elle est entrée dans son corps et dans mon cœur. Mon jeu la touche, j’en suis sûr et lorsque Simaô frappe l’ dernier coup et interrompt brutalement l’ jeu ses yeux m’ transpercent jusque dans les tripes.

 

Les mains qui frappaient en cadence  se sont tues en même temps qu’ le Berimbau, mais quelqu’un dans la roda a continué à contretemps. C’est pas la règle. J’ lève les yeux, j’ vois une « branca » au milieu des gens du bairro. C’est pas courant une blanche dans un musséqué. Elle s’est perdue ? Elle sait pas qu’ici c’est chez nous ?

 

Simaô qui comprend vite reprend le tempo, Joaô chante à nouveau. Bella s’est accroupie près des musiciens, alors j’ vais vers la branca, et j’ l’aguiche. Les applaudissements et les sifflets explosent, et les rires aussi. Elle a pas l’air de connaître les règles, elle comprend pas mon invite, j’ lui prend la main et je l’amène au milieu du cercle. Joaô chant' plus fort, Simaô s’éclate les paumes sur le berimbau, tout' la roda claque des mains en cadence. Elle commence à balancer son corps et elle m’ sourit. J' croise le regard de Bella. Cette fois-ci j’ crois qu’ j’ai gagné son cœur.

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23 mai 2010 7 23 /05 /mai /2010 10:18

Aujourd'hui je voudrais vous faire découvrir les blogs de deux amis pèlerins qui me tiennent particulièrement à coeur...

 

Si partir sur le Chemin de Compostelle, pour chacun d'entre nous qui avons fait le "voyage", est une idée qui a pu se forger lentement ou brutalement, insidieusement ou d'une manière claire et définitive, à la suite d'une lecture ou d'un reportage télévisé... cette idée de partir est finalement aussi multiple et diverse qu'il y a de pèlerins, je crois. Mais je crois aussi, parce qu'ils me l'ont  dit, que le récit que j'ai fait de ma propre expérience, a contribué, bien modestement, à la décision de certain(e)s de prendre le bâton. Ce qui était réalisable pour une pèlerine pas forcément aguerrie aux difficultés de la marche solitaire, l'était à forciori pour de bons marcheurs...

 

Aujourd'hui ils racontent leur propre aventure et ces regards croisés sur un même cheminement vous permettront de vous faire, vous qui n'êtes pas encore partis, une idée encore plus précise de ce qui vous attend sur le chemin, mais aussi au coeur de vous-même...

 

Le Chemin selon Jean-Francois : à lire ici

Le Chemin selon Pierre-Marie : à lire ici

 

Bonne lecture !

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19 mai 2010 3 19 /05 /mai /2010 09:15

1610 - 2010

Commémoration du 400ème anniversaire de la mort d'Henri IV

 

 

 

 

statue-marbre-henriIV.jpg

 

Henri IV, Roi de France et de Navarre est né au Château de Pau qui conserve bien sûr la trace de cette illustre naissance : la fameuse carcasse de tortue qui lui servit de berceau durant les premiers mois de sa vie.

 

La Ville de Pau est fière de son roi et de son château. Elle commémore cette année le 400ème anniversaire de sa mort. C'est le 14 Mai 1610 qu'Henri IV est assassiné à Paris par Ravaillac. Cette date a profondément marqué l'histoire de France et de nombreuses manifestations sont prévues à Pau mais aussi plus généralement en France et même à l'Etranger.

 

A Pau l'une des principales actions commémoratives sera l'Exposition organisée par la réunion des Musées nationaux et du Musée national du château de Pau, en collaboration avec le pôle muséal de Florence "Paris vaut bien une messe !" "1610 : hommage des Médicis à Henri VI, roi de France et de Navarre".

 

Cette exposition se déroule depuis le 1er Avril et jusqu'au 30 juin 2010, au château de Pau.

 

A date exceptionnelle, manifestation exceptionnelle : La mise en valeur par la lumière du Château de Pau, édifice classé "monument historique et propriété de l'Etat", sous l'égide de la Ville de PAU. Le projet 'lumière" se compose d'une part d'un réaménagement de l'éclairage pérenne pour magnifier l'architecture et d'autre part d'une création "évènementielle qui consiste en un parcours initiatique permettant l'accueil d'un large public lors d'une déambulation nocturne dans les jardins du château (20 représentations sont prévues de mai à décembre 2010).

 

Je vais moi aussi participer à ces manifestations et je n'oublierai pas de vous en offrir quelques images...

 

Alors si vous passez à Pau !...

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